LUCIO BUKOWSKI : LES DIEUX NE JOUENT PLUS

Style : Rap

Yoooo le phonographe !!!! Aujourd’hui, on te rend l’écoute plus attentive avec les nouveaux sons de Lucio Bukowski sur l’EP : « Les dieux ne jouent plus au billard électrique ».

Et que dire encore une fois de plus sur cet artiste que nous suivons maintenant depuis de nombreuses années… Entre le délire égo trip de «Feu Grégeois » , le premier album « SANS SIGNATURE », la puissance dépressivo-intropective de « L’art raffiné de l’ecchymose » ou encore les scuds avec l’ANIMALERIE et j’en passe ! Bref, maintenant plus de dix ans pour nous que Lucio frappe juste, propre et fort. Il remonte la barre de cet art subversif en injectant toute une dimension d’inspiration philosophique, entre trash et réalisme. Avec un flow particulier et reconnaissable entre tous, il débite des textes, qui pour porter son propos, se construisent de références culturelles dont il est un plaisir de les décrypter. À la musique, il est soutenu par Oster Lapwass qui, ne nous le cachons pas, a su mettre en valeur d’autant de textes avec la précision de l’électronique qui infuse les pensées et ouvre à l’attention.

Sans surprise, cet EP est bon car il est prenant d’une nécessité, celle de l’expression tangible. Il maintient le niveau et ne lâche toujours rien à la médiocrité d’un chat qui scratch.

Le poète n’a rien écrit.
Et sous ses draps, il songe, à des voyages non voyagés, à des corps de femmes, à l’océan frais et scintillant, à des toiles de maître, à sa tristesse et à sa joie, au poème qu’il n’a pas écrit, à la solitude et à l’amour, et à tout le reste qui n’a pas de mot, ni de forme.
A ce que la vie pourrait être, et à ce qu’elle n’est pas.
Le poète n’a rien écrit / LUDOVIC VILLARD

LES DIEUX NE JOUENT PLUS AU BILLARD ÉLECTRIQUE

L’EP fait une ouverture percutante avec le morceau : Bleu sur la tempe ! Une instru modestement précise qui lèche un texte mettant immédiatement dans le ton. Ça tape, c’est les mains dans les poches un soir sur un trottoir. Savourant les réalités d’une absurdité qu’il nous plaît à combattre, car ce combat est tout ce qui reste.

Les 4 morceaux, tel « Décadent », naviguent dans cette ambiance désabusée de constats, comme un mantra pour déclarer que les armes n’ont pas été lâchées. Autre point intéressant sur cet EP : les morceaux ont été retravaillés dans une autre ambiance musicale (alternative). Cela rend compte d’un exercice intéressant, celui de se rendre compte comment la musique guide l’énergie d’un texte.

Voilà ce que nous avions à vous faire partager mais plus que l’EP en lui-même, je vous dirais simplement de découvrir l’artiste qu’est Lucio Bukowski !

Peace !