ESPERANZA SPALDING : Le nouvel espoir du jazz venu du Brésil.
Si quand on vous dit jazz vous pensez tout de suite à « musique d’intello », « improvisation » ou encore « trop compliqué »… vous n’avez pas totalement tort, mais comme pour beaucoup de choses, nous avons tendance à généraliser et à coller des étiquettes. Le jazz fait parti de ces grands styles où il y a un nombre quasi infini de genres différents. Alors ne reculez pas devant cette musique et surtout allez écouter Esperanza Spalding !
Jeune musicienne brésilienne bassiste, contrebassiste, chanteuse, elle amène un peu de fraîcheur au monde du jazz avec une musique jeune et très bien composée. Dans toute sa musique on retrouve indéniablement un peu de ses origines latines à travers les mélodies et les rythmes. Il ne faut pas vous attendre à de la samba, du songo ou du tango non, car c’est bien du jazz dans lequel est subtilement intégré des éléments du folklore latin. Wild Is The Wind est un titre dans lequel on retrouve les caractéristiques du tango comme l’accordéon ou le fameux rythme 2 noires pointées et une noire (là faut avoir fais un peu de solfège pour comprendre mais vous le reconnaîtrez très facilement), sans pour autant que ce soit un tango sur lequel on pourrait danser.
Son dernier album Radio Music Society (2012) se veut plus groovy et plus accessible que son avant-dernier album Chamber Music Society (2010), sorte de Jazz de Chambre dont les arrangements (absolument fabuleux) s’axent autours d’un trio à cordes contrebasse, violoncelle et violon. Le titre de l’album reflète bien la direction artistique de celui-ci, ça s’écoute sans problème dans la voiture, à l’exception de certain titres. Mettez le CD (oui c’est un support d’un autre temps) dans le le poste quand vous allez au travail et je pense que ça vous mettra de bonne humeur, et c’est pas seulement à cause des paroles qui parlent des embouteillages ! On retrouve des réminiscences de cordes de l’album précédents avec l’intro et l’outro Cinnamon Tree. Il y a aussi quelques titres qui se détachent du reste comme la reprise de Wayne Shorter Endangered Species étant à la base un morceau jazz fusion et ici très bien arrangé, cependant c’est un titre pour lequel il faudra avoir un peu d’expérience dans l’écoute jazz parce que le thème est un peu spécial ; Land Of The Tree est un duo orgue/voix qui nous donne à entendre la puissance et la sensibilité de cette artiste.
Ce qui séduit chez cette artiste, c’est ses arrangement vraiment excellents, ses interprétations mais aussi son placement rythmique de la voix qui donne un groove indéniable à la musique, je pense notamment au titre City Of Roses. On notera quand même deux petits points négatifs, qui n’entachent en rien son talent et sa musique : son jeu à l’archet à la contrebasse qui manque de justesse et son son de basse pas terrible ; là on est vraiment dans le chipotage.
Vous trouverez à la suite de cet article un concert d’Esperanza Spalding pour vous faire une petite idée de ses performances en live, concert suivi de celui de Madeleine Peyroux (chanteuse jazz, country, blues).
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