LA CANAILLE : Faire du BRUIT pour les cerveaux qui résistent !

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« Ce qui se passe dans le domaine de l’écriture n’est-il pas dénué de valeur si cela reste « esthétique », anodin, dépourvu de sanction, s’il n’y a rien, dans le fait d’écrire une œuvre, qui soit un équivalent de ce qu’est pour le torero la corne acérée du taureau, qui seule — en raison de la menace matérielle qu’elle recèle — confère une réalité humaine à son art, l’empêche d’être autre chose que grâces vaines de ballerine ? » – Michel Leiris

 

Yoooo le phonographe ! Prenons le temps de faire un petit focus. Si écrire sur ta vielle platine rouillée est un plaisir à bien des égards, autant dans la démarche de découverte que pour encourager des élans à l’ombre d’un courant pollué, j’aimerais profiter de la sortie du clip « Du Bruit » pour disserter sur l’engagement artistique de manière générale et aussi pour remercier le groupe La Canaille . S’il est un groupe qui peut se valoir du bien dévalorisé galon d’artiste, c’est celui-là même.

Au travers de ce blog, nous avons peu à peu fait le choix de mettre en avant des projets musicaux qui nous semblent faire preuve d’une détermination et d’une indépendance dans l’adversité que demande la voie artistique ; voie artistique qui évoluent dans les eaux peu profondes d’une société qui oublie dans la légèreté de la forme,  les efforts du fond. Tristesse est de constater qu’il y a deux poids, deux mesures et que le fast food musical, de par sa masse imposante et son omniprésence, fait force d’attraction gravitationnelle.
 

« Eh bourgeois entends-tu ? Passer dans ta rue. Une parade de fortune, c’est les oiseaux sans plumes et qui s’acharnent tant bien que mal à vivre comme ils respirent. Quitte à crever la dalle, ils ont tant de choses à dire  » – La Rue Ketanou

 
Loin de moi l’idée de catégoriser les courants, les choix et les goûts (j’avoue me faire un hamburger à l’occaz), chacun se laisse prendre dans ce que l’art peut apporter en terme d’enrichissement et de plaisir au gré de ses besoins et de sa curiosité. Ce que l’on peut reprocher, c’est le déséquilibre qu’il existe dans ce qu’il convient de faire pour porter l’émergence des points vues face à la loi aveugle d’un milieu avare qui ne se remet aucunement en question et qui tend la main seulement pour un contrat ou un majeur bien silencieux.

Le revers positif de ce darwinisme culturel est que des groupes assument le prix de l’indépendance. Certains au gré des sales défaites trouvent la force de travailler, de rencontrer les gens, de toucher les cœurs et les esprits. Au travers de la contre-culture, dans la volonté d’exister pour des convictions, ils tentent de capter les satellites encore suffisamment loin des frontières du trou noir.
 

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La Canaille est pour moi le parfait exemple de ce que peut apporter l’art littéraire dans la musique. A mon sens, la chanson trouve sa noblesse quand l’énergie des sons fait vibrer la pensée directe. Le plus beau évidement reste que lorsque un sujet traité avec intelligence et esthétisme simultanément, transcende les préjugés des débats pour simplement devenir une nouvelle manière de regarder l’autour. Cette multitude de filtres permet de trouver le plaisir de la conscience et de l’introspection. Grâce à cela, je trouve que mon monde devient plus riche de nuances.

C’est pour tous ses moments où les mots et les sons de la Canaille m’ont permis de lever les yeux sur des impressions nouvelles que j’aimerais dire à ce groupe merci de continuer à faire du bruit, du bruit car c’est tout ce qui reste… 

« Depuis, ma langue se délie à l’envie. Tue l’ennui d’un débit ralenti. Mon métier s’résume à combler le vide, à parler aux inconnus quand la musique me guide » – La Canaille

 

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