5eme KOLONNE : Les trésors du RAP underground …

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« Le mauvais goût domine, du coup y’a des talents qui s’gâchent et sur Youtube, j’ferai moins d’vues qu’un chat qui scratch »

Luccio Bukowsky

 

C’est sur cette citation que j’ai envie de commencer ce post. La « Cinquième Kolonne » est de ces groupes que seul une poignée d’initiés connaîtront.

Pourtant à l’ombre des « Ouai Grosse » de Diam’s, des « Reste en chien » de La Fouine et les « A la bien » de Soprano, il existe un art littéraire où les sentiments sont exprimés avec sincérité et classe.

Comment parler d’amour sans être lourd. Voilà ce qui est rendu dans « Le chant de Kali » qui est sans aucun doute un pur joyaux. Loin du rap adolescent de Orelsan, on a ici tout le poids de leur réalité. Les instrus sont vraiment dans la tradition du rap français et le flow très bien maîtrisé.

Arrivé à la fin de la grande époque du Rap en 1999, Cinquième Kolonne, composée de Piloophaz, Fisto et Arom a sorti un album avant de ce dissoudre en 2003. Piloophaz continu sa carrière en solo et je ferais un post sur lui car il mérite vraiment d’être reconnu.

Je crois que le plus dur dans le rap de qualité c’est de prendre le temps d’écouter. Ainsi je pense qu’il est important de mettre le texte de la chanson.

Bonne écoute.

Le chant de Kali

« Me faut il implorer afin de savoir ce qu’il se passe, 
L’un des deux doit il pleurer, cette douce mélodie laisse des traces, 
Assez pour que le feu qui t’anime puisse tour à tour te givrer, 
Le bon du mauvais je ne peut distinguer par le doute enivrer. 
Il est vrai que cette fois ci l’envoûtement fut voulu, 
Pas facile de se livrer le tourment agrémente mon dévolu ! 
Evoluer, rechercher sa partition est mon complexe, 
Je ne sais jouer des sentiments comme tout Candide que l’on blesse. 
HOMELESS, mon cœur est un chien sans laisse, 
Ne pas connaître la voix de son maître telle est sa seule faiblesse. 
Laisse médire les plus conscients et vois ton âme dévorer, 
Par la beauté de ce chant tu ne peux que l’adorer. 
Tes sentiments comme offrande, même si la déesse reste indifférente, 
Chaque mouvement de sa langue fait qu’à ses pieds tu rampes, 
Ampli d’amertume quand de ta mémoire il s’efface, 
Mais quand tu retrouves l’air de ce prélude tu ne peux y faire face, 

26 ans d’existence, trop de distance entre moi et les gens, 
Pour pouvoir plaider non assistance à personne en danger, 
je croyais que j’avais changé, Mon ego et mon vécu au fond d’un tiroir rangés 
Rongé par les remords, mais pas du genre à chanter Mi Amor, 
La bave aux lèvres, dans l’arène comme un taureau mis à mort,
de bâbord à tribord, rien de neuf sur mon esquif, 
Mener sa barque seul, conscient qu’au fond de soi on esquive, 
Les remises en question, en disant que c’est peine perdue, 
S’accrocher quand finalement la haine perdure, 
Promener son regard nostalgique sur le passé, 
assez de précision pour toucher le point névralgique et placer, 
ma vision de la vie, entre Mesrine et Shakespeare, 
Rancune dans les aires chaque fois que j’expire, 
Le pire, je croyais que les Sirènes ne m’auraient pas noyer, 
Qu’au fond de mon cerveau, les chimères finiraient d’aboyer ! 

Communiquer ? c’est le credo de notre époque, 
J’essaie de me livrer, je constate qu’un truc me bloque, 
J’évoque un manque de confiance, habitué à la méfiance, 
Pas de délivrance,  je crois qu’on kiff quand on se détruit. 

Suivre ses émotions, je croyais voir ça comme le saint Suaire, 
Que ça lave tous les affronts, les sueurs froides sur nos faces mortuaires, 
Mordu à l’hameçon, Mauvais élève, pas retenu la leçon, 
Besoin d’affection, fallait que ça ressorte de toute façon, 
Autour de moi, j’en vois pas tellement que ça rend heureux, 
2,3 regards amoureux mais les gens entre eux sont trop peureux. 
Poreux, un cœur gonflé par le vide, 
Laisser aller mes actes au grès de mes sentiments c’est ce que j’évite,
Pas facile de vivre sans père, grandir sans repère, 
Perdre le goût d’aimer l’autre, prostré dans son sanctuaire, 
Je sanctifie ses relations, je n’veux plus de rapports bâclés, 
Si je t’invite dans mon cœur, c’est pas pour autant que je t’en donne la clé.

Une fois de plus je me sens lâche, de ne pas pouvoir en parler, 
Derrière des métaphores je me cache, je te jure je suis complètement larguer, 
Seul pleureur , il faut très peu de temps à mon coeur pour s’ouvrir, 
Encore moins pour que le désir le fasse souffrir. 
Sous fifre, esclave de mes plus profonds sentiments, 
J’extirpe tout ce qui m’attriste en me cachant et en chialant, 
Et merde ça me reprend, je la trouve encore dans ma tête, 
Souriante et pleine de joie, et la voir partir ça m’inquiète, 
Je voulais vous parler d’amour sans être lourd et peut être qu’un jour, 
Celle que j’idolâtre, me regardera enfin du haut de sa tour ! 
Et ça tourne et ça tourne, mais mon film n’avance pas, 
Je ne connais que le début et la fin j’y pense même pas 
Trop peu de motif me pousse à être optimiste pour demain, 
Trop émotif, la muse s’amuse et consume mon chagrin, 
Pour voler j’ai besoin d’elle, mais ce soleil me brûle les ailes 
Conséquence je rouvre toutes les plaies pansées avec souffrance. 
Souvent je prends plaisir à sombrer dans le spleen, 
A croire que la voix de Kali dans la douleur demeure divine, 
Visiblement je fus l’élu de je ne sais quelle occulte force, 
De l’amour je suis repu, car ses tumultes m’écorchent……. « 

Cinquième Kolonne

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